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Carnet de voyage 2010 à Cuba

Salsa à l’hôtel Florida

Lundi 31 Août 2010, La Havane

Ce lundi ne fut pas pour moi l’occasion de spectaculaires découvertes culturelles ou artistiques, mais plus simplement d’une agréable soirée de danse dans l’un des lieux les plus chics de la Havane : l’hôtel Florida.

florida8 Celui-ci est situé dans Calle (rue) Obispo, qui est aussi la colonne vertébrale de l’activité touristique de la Vieille Havane. Reliant le Capitole à la place des Armes, cette rue constitue en effet l’axe de pénétration le plus naturel vers la vieille ville et ses monuments. Un grand effort a été fait pour la restaurer, lui donner des couleurs pimpantes et des allures de prospérité, avec ses façades refaites et ses magasins relativement bien achalandés – une rareté ici. De nombreux cafés et restaurants – dont ceux que fréquenta Hemingway, comme le Floridita et la Bodeguita del medio – accueillent des orchestres. Les touristes y peuvent siroter un Mojito en écoutant Chan Chan ou le Cuarteto de Tula. Quant au promeneur nocturne, il savoure la lumière et la musique que diffusent,comme autant d’oasis de vie dans la pénombre de la nuit, ces lieux plein de vie et de souvenirs, dont la décoration n’a parfois pas changé depuis plus d’un demi-siècle.

florida3 Quelques pâtés de maison avant la fin de la rue, on trouve l’hôtel Florida, un lieu particulièrement raffiné, avec sa belle façade de pierre et sa majestueuse porte d’entrée, ses belles statues et ses dallages de marbre, ses longs comptoirs de bar en bois précieux. Autour d’un magifique patio intérieur orné d’une végétation luxuriante, se superposent deux étages d’arcades ouvrant sur les chambres de l’hôtel.

Sur la gauche du patio, au rez-de chaussée, se trouve l’entrée du bar. C’est dans ce lieu à la fois intime et confortable que l’on peut, presque tous les soirs m’a-t-on dit, danser la Salsa. En tout cas, c’est possible le Lundi, puisque je l’ai fait. florida10 Une fois poussée la belle porte d’entrée en bois de style « Belle époque », on rentre dans une jolie salle aux murs roses décorés de petits tableaux et d’abat-jour qui diffusent une lumière discrète. Un maître d’hôtel en jaquette vous accueille et vous installe à l’une des petites tables éparpillés dans la salle, où un garçon vient bientôt prendre votre commande. Le public est constitué en majorité de touristes – appartenant à la catégorie « milieu-haut de gamme » – et de quelques cubains qui sont souvent leurs accompagnateurs. En face de vous, un espace vide, avec, le long du mur du fond, un micro et quelques instruments de musique. C’est la piste de danse. florida4

Vers 11 heures, les musiciens s’installèrent et la soirée commença. Une soirée tranquille, en petit comité, loin des torrides sommets Salseros du restaurant 1830, même si l’on trouve ici aussi quelques très bons danseurs. J’ai eu beaucoup de plaisir à danser dans ce lieu, dont le confort et l’intimité provoquent un agréable sentiment de décontraction. L’orchestre, comme presque toujours à Cuba, était excellent. florida6 Les invitations furent d’autant plus faciles que les danseuses étrangères étaient en surnombre et que la concurrence des touristes masculins était à peu près inexistante, tandis que les accompagnateurs cubains étaient surtout occupés par leur client(e).

Une anecdote témoigne du raffinement du lieu : alors que parlais avec quelques amis, dans une arrière-salle, assis sur le bras d’un fauteuil, le maître d’hôtel vint me signifier, poliment mais fermement, que ma tenue n’était pas correcte : dans un hôtel du standing du Florida, me fit-il comprendre par un ou deux gestes fort clairs, les comportements négligés comme le mien n’étaient pas tolérés. Je me le tins pour dit, et m’assis immédiatement sur le siège du fauteuil. J’avais en effet bien l’intention de revenir danser dans ce lieu raffiné et ne voulais pas donc pas risquer d’en etre prive par une exclusion précoce.

Fabrice Hatem

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