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Stage d’été de Novalaise : Salsa au pied des alpages

 

qarticlecentral Depuis 8 ans, l’association Timbamania, basée à Chambéry, organise à la fin du mois d’août un stage de salsa à Novalaise, dans l’Avant-pays savoyard. Je m’y suis rendu cette année, avec ma femme Mireille, comme une première étape sur la route de mon grand voyage vers Cuba. Et j’ai trouvé là trois grandes raisons d’être, pendant quelques jours, entre le 21 et le 25 août exactement, un salsero heureux.

novcentr1 La première raison, c’est que l’on retrouve à Novalaise un peu de ce parfum de la France profonde aujourd’hui dévorée par la désertification rurale, les autoroutes et les supermarchés. A Novalaise, j’ai, pour la première fois depuis des années, respiré l’odeur du foin coupé. A Novalaise, j’ai été pratiquement privé de connexion internet pendant quatre jours – une cure de désintoxication forcée, mais très bienfaisante pour mon équilibre nerveux. A Novalaise, j’ai mangé dans de (bons) restaurants un peu débordés dès qu’il s’agissait de servir plus de 10 couverts à la fois. A Novalaise, j’ai dormi dans un petit et charmant hôtel rescapé de la massive mise aux normes internationales de ces dernières années, où aucun plancher ni aucun mur n’étaient tout à fait droits, où il fallait aller faire pipi sur le palier, mais où le patron se mettait en quatre pour vous rendre le séjour agréable. novcath5 A Novalaise, j’ai fait mes courses dans une vraie boucherie (non halal), une vraie boulangerie et une vraie mercerie comme on n’en trouve plus dans nos insupportables grandes villes. A Novalaise, j’ai entendu sonner les heures et les demi-heures, deux fois de suite chacune, au clocher de l’église.

Nous avons aussi fait, entre deux cours de salsa, de jolies randonnées vers le lac d’Aiguebelette, un beau plan d’eau accueillant à la baignade, lové au pied du massif boisé de la dent du Chat. Bref, Novalaise, c’est tout à fait charmant et reposant.

articlecentral8 Et là, sous le beau soleil d’Août finissant, je me suis rendu tous les jours au grand gymnase du village pour participer au stage de salsa organisé par Timbamania. J’y ai trouvé – seconde raison de mon bonheur salsero – une manifestation à taille humaine : environ 100 participants pendant le week-end et une quarantaine au cours des jours suivants. Un nombre assez élevé pour créer vie et animation, tout en évitant le désagréable sentiment de gigantisme et d’anonymat que l’on éprouve lorsque l’on participe à des manifestations drainant des centaines, voire des milliers, de personnes.

L’atmoosphére du stage est sympathique et bon enfant. On a un peu l’impression de se retrouver ici entre amis ou en famille, et les relations entre participants sont particulièrement faciles à nouer. Les cours sont animés par une petite équipe de trois ou quatre intervenants, qui se mêlent facilement aux stagiaires.

article central6 On peut déjeuner l’on veut dans les petits restaurants du village, mais le plus agréable est encore de venir pique-niquer, entre copains, sur la grande pelouse du gymnase ou sur les bancs disposés à cet effet dans la salle d’accueil du bâtiment. On peut alors savourer les effluves de la délicieuse cuisine préparée par Nadège pour les intervenants, dont l’odeur suffit à susciter en vous de violentes aspirations à la carrière d’enseignant de salsa. Je me souviens en particulier de saucisses de porcs fumées aux choux – les « diots » – qui m’ont fait amèrement regretter de ne pas faire partie de l’équipe d’animation.

novcath8 Le soir, le gymnase se transforme en piste de danse, où les évolutions des salseros sont entrecoupées de sympathiques peñas semi-improvisées, au cours desquelles les enseignants font profiter tout le monde de leurs talents de percussionnistes ou de leur connaissance des danses afro-cubaines. Et tout cela sans chichis, sans petits clans, dans une atmosphère détendue et accueillante. Un esprit que l’on doit largement à la volonté des deux initiatrices de la manifestation, Catherine Pluzanski et Dominique Gombert, que j’ai eu le plaisir d’interviewer sur leur démarche.

articlecentrel2 Enfin – troisième bonheur – l’esprit du stage consiste, au-delà de la seule Salsa, à proposer aux participants une découverte beaucoup plus large de la culture afro-cubaine, avec cours de Son, de percussions, de Rumba, de Rueda, de danses religieuses « orishas », etc. Une grande attention est également porté, dans la pédagogie, aux questions de dissociation et coordination rythmique, de préférence à l’apprentissage de figures parfaitement inutiles, voire nuisibles lorsque les bases corporelles ne sont pas maîtrisées. J’ai pu ainsi bénéficier des conseils de Juanito Delgado en Son, de Dominique Gombert en Rueda, de Issac Bationon en coordination rythmique, etc. novissac1

Avec ce stage amical, j’emporterai un ultime bon souvenir de la France pendant mon périple à Cuba.

Dois-je vous conseiller de vous y rendre, vous aussi, l’an prochain ?

Oui, bien sûr…

…mais pas trop nombreux tout de même afin de ne pas détruire le charme discret de cette manifestation par un afflux trop massif de participants qui dénaturerait son esprit tranquille et bon enfant.

 

Fabrice Hatem

 

 

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