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Les investissements chinois dans le monde et en Europe

interreg2004 Auteur : Fabrice Hatem

Editeur : CNER, revue Interregions, n° 273, Juillet-Août 2007

(Ce texte constitue le compte-rendu d’une intervention réalisée au CNER le 30 mai 2007)

Sur 50.000 firmes multinationales, un quart sont, aujourd’hui, originaires des pays en voie de développement. Sur les 500 premières firmes mondiales classées par le magazine "Fortune", une cinquantaine sont originaires de pays émergents. Les investissements en provenance du Brésil, d’Inde, du Mexique et d’abord de Chine, sont déjà une réalité.

Un poids non négligeable

7.000 entreprises chinoises ont déjà investi à l’étranger, pour trois raisons : l’accès aux ressources naturelles, au marché et aux technologies des pays développés. C’est le résultat de la politique "Go abroad", mise en place en 1985 et qui commence à porter ses fruits, même si le niveau atteint par les investissements de Chine populaire vers l’étranger reste encore modeste : autour de 73 milliards de dollars de stocks d’IDE en 2006, soit moins de 1% du total mondial. Par ailleurs, seules une quinzaine de firmes chinoises font partie du "Top 500" des multinationales établi par Fortune. Mais, si l’on ajoute l’ensemble des connexions industrielles nouées par les diasporas chinoises – Singapour, Taïwan, Indonésie, Malaisie…- on arriveà chiffre proche de 400 milliards de dollars de stocks d’IDE à l’étranger, (+ 700 milliards de Hong Kong), ce qui est loin d’être négligeable.

Différentes cibles

Les entreprises des pays émergents ont réalisé d‘importants investissements dans des pays du sud de la planète détenteurs de matières premières : c’est le cas, notamment, des chinois en Afrique et en Amérique latine. Elles investissements également dans le voisinage de leur pays d’origine – les Russes en Europe de l’Est, les Brésiliens en Amérique Latine et les Chinois en Asie de l’est et du sud-est – constituant ainsi des réseaux régionaux. Enfin, elles cherchent à s’implanter sur les marchés des pays développés, et tout particulièrement en Amérique du Nord. Mais les Chinois arrivent également aujourd’hui en Europe, où ils réalisent des acquisitions et des investissements greenfields. Selon les statistiques de l’AFII, les quatre grands pays émergents investisseurs – Brésil, Russie, Inde et Chine -, représentent un flux d’environ 100 projets par an en Europe (soit 3 % du total des projets), dont environ 30 % est originaire de Chine populaire.

Un décollage récent des investissements chinois en France

Les investissements chinois ont beaucoup progressé en France au cours des trois dernières années. Les entreprises de Chine populaire, investisseurs quasi-négligeable dans les années 2000, ont créé, l’an dernier en France 1.500 emplois, ce qui les au 7e rang des investisseurs étrangers.

Ces investissements prennent souvent la forme de rachats, comme celle d’Adisseo par Bluestar en 2006. Mais ils se traduisent aussi par des implantations greenfields. Il s’agit essentiellement de succursales et de bureaux commerciaux, de quartiers généraux européens, ainsi de quelques centres de recherche, comme celui consacré à la téléphonie mobile installé par ZTE au Futuroscope de Poitiers. Enfin, on recense un très petit nombre de centres de production, comme l’usine d’écran plat Hisense en Lorraine.

Ces investissements touchent des secteurs très variés : chimie, textile, produits de décoration et de luxe, électronique, téléphonie mobile, et même transports : implantation de bureaux de China Airlines en région parisienne, logisticiens s’implantant dans les ports français come le Havre pour assurer aux entreprises chinoises une sécurité d’approvisionnement du marché européen.

Les atouts français

Pourquoi la France se montre-t-elle attractive ? D’abord, parce que les Chinois ont été confrontés à un certains nombre de difficultés pour l’acquisition d’entreprises canadiennes, anglaises et nord-américaines (cas du minier Canadien Noranda), les conduisant par ricochet à s’intéresser davantage à des destinations hors du monde anglo-saxon. Ensuite, compte tenu des avantages offerts par Paris pour la localisation d’activités logistiques et de quartiers généraux. Depuis notre capitale, les investisseurs chinois peuvent en effet accéder aisément, non seulement au reste de l’Europe, mais également la zone Méditerranée-Afrique, où ils développent actuellement de nombreux projets dans le domaine des matières premières.

Fabrice Hatem

Pour quelques données actualisées à la fin 2007 sur les investissements en provenance des pays du sud, cliquez sur le lien suivant : BRIC (pdf)

Pour en savoir plus sur les investissements des multinationales du sud :

/2006/12/17/la-montee-des-multinationales-du-sud/

Pour en savoir plus sur le Cner : http://www.cner-france.com/

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