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Les investissements étrangers en Europe dans les QG et fonct. administratives 2002-2005 (juin 2006)

notesafii Editeur : Notes et études AFII, juin 2006, n°4

Auteur : Fabrice Hatem

Les investissements étrangers en Europe dans les QG et fonctions administratives 2002-2005

A mesure que ses activités de production et de vente à l’étranger se développent, la firme éprouve le besoin de renforcer ses capacités locales de gestion à proximité de ses usines et de ses réseaux de distribution. D’où un mouvement d’internationalisation des fonctions administratives qui prend des formes différentes selon qu’il s’agit de centres de décisions (également appelés « quartiers généraux ») ou de services spécialisés et mutualisés (encore appelés « centres de services partagés »).

L’internationalisation des quartiers généraux constitue un phénomène récent, dans la mesure où les fonctions de décision des firmes multinationales étaient encore il y a quelques années très centrées sur le pays d’origine. Elle résulte de deux tendances qui d’ailleurs se renforcent mutuellement : d’une part, un poids croissant des filiales étrangères par rapport à la maison-mère, qui implique naturellement de doter celles-ci de capacités de gestion propre et d’une certaine autonomie de décision ; d’autre part, le passage à des schéma d’organisation de la firme plus décentralisés que par le passé, avec l’apparition de lieux de décision polycentriques et la substitution de mode des fonctionnement en réseaux et transversaux à l’ancienne organisation centralisés sur le pays d’origine. Tout cela se traduit par la multiplication en Europe des quartiers généraux régionaux des firmes multinationales. On en dénombre aujourd’hui par exemple plus de 1000 dans les seules villes du Benelux.

Quand au développement des projets en centres de services partagés, il résulte d’un mouvement de mutualisation de certains services internes à l’entreprise visant à la fois à réduire les coûts et à professionnaliser et rationaliser le service rendu[1]. De ce fait, se créent des sites spécialisés, soit dans la relation-clientèle (on parle alors de centres d’appel[2]), soit dans la fourniture de services internes spécifiques (gestion de la trésorerie, de la paie, maintenance du réseau informatique, etc.), dont la localisation devient de plus en plus autonome par rapport à celle de l’utilisateur final. D’où l’apparition de flux significatifs de projets internationaux, donnant lieu à une compétition entre territoires pour l’accueil de ces activités.

Considérés ensembles, ces deux marchés ont représenté 8,6 % des projets et 4,8 % des emplois créés par les investissements internationaux en Europe entre 2002 et 2005. Les créations se répartissent à parts égales entre firmes nord-américaines et ouest-européennes ; les asiatiques ne jouant qu’un rôle marginal malgré une progression régulière. Parmi les firmes européennes, les allemandes et les britanniques sont à elles seules à l’origine de plus de la moitié des créations d’emplois.

La dispersion sectorielle est forte. Le premier secteur, celui des logiciels, est à l’origine de près de 15 % des emplois créés, suivi par les services commerciaux et financiers, les médicaments, les équipements électriques et électroniques, les opérateurs télécoms et l’automobile. En fait dans les activités de services, les sites concernés sont bien souvent, non des quartiers généraux stricto sensu mais des CSP ou des sites mixtes.

Alors que les sites de quartiers généraux restent pour l’essentiel localisés dans une poignée de métropoles offrant un environnement d’affaires de niveau international, on observe par contre un phénomène de diffusion des projets de centres de services partagés plus grand nombre de villes de second rang et de pays d’accueil, pour des raisons de coût et de saturation des capacités d’accueil des lieux d’accueil de première génération.

Par région et pays d’accueil, on observe une forte domination des pays de l’ouest, qui représentent 95 % des projets et plus de 75 % des emplois créés. A l’ouest, les îles britanniques arrivent très largement en tête, suivies, d‘assez loin, par l’Allemagne et l’Espagne. On notera les performances assez médiocres des pays du Benelux, lieux d’accueil traditionnel des fonctions de décision et de CSP, mais qui semblent victimes à la fois d’un phénomène de saturation et de l’obligation, faite par la commission européenne, de mettre fin à certains statuts fiscaux considérés comme discriminatoires (rapport Primarolo).

Parmi les pays de l’est, on peut remarquer la percée de la république tchèque, ainsi, que celle, plus modeste, de la Pologne. Ce mouvement, encore limité, de localisation des activités administratives en Europe Orientale vise, soit à coordonner l’activité des filiales locales, soit à délocaliser des activités jusqu’ici situées en Europe de l’ouest dans le but d’en réduire les coûts..

Après avoir décrit les tendances globales du marché, on s’intéressera ensuite, d’une part à la structure de la « demande » (pays d’origine et secteurs), d’autre part à celle de « l’offre » (pays de destination).

Pour consulter cette étude une version de travail, cliquer sur le lien suivant : QGCSP

Pour consulter un powerpoint de présentation : CSP (ppt)

Pour consulter une étude plus complète sur les investissements internationaux en Europe, cliquez sur le lien suivant : http://fabrice.hatem.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=897&Itemid=45

Pour une étude plus approfondie sur les centres d’appel et les CSP, concernant le cas des pays méditerranéens, cliquez sur : http://fabrice.hatem.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=161&Itemid=45

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[1] Tendance évidement facilitée par les progrès rapides des techniques de communication, qui rendent plus aisée la fourniture d’un service à distance auprès du consommateur comme auprès des utilisateurs internes de l’entreprise.

[2] Voir la note AFII spécifiquement consacrée à ce segment de marché.

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