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Tangueros et tangueras

L’homme de Néanderthal était-il un tanguero?

Editeur : la Salida n°45

Auteur : Maud

L’homme de Néanderthal était-il un tanguero ?

C’est ce qui semble ressortir des dernières recherches du professeur Harris Tofan, titulaire de la chaire de tangologie à la faculté de Tchocloac, en Coralie orientale.

J’ai eu le privilège de rencontrer cet éminent savant, auquel j’ai pu poser la question qui tarabuste de nombreuses tangueras, dont le lamento silencieux nous assourdit parfois dans certains bals, où elles passent leurs soirées assises, irrémédiablement.

– Professeur, lui dis-je, pourquoi certains « vieux tangueros » n’invitent-ils que des femmes très jeunes, même si elles ne sont que débutantes?

Harris Tofan sourit :

– Voici une question récurrente qui m’a précisément incité à étudier particulièrement ce phénomène. Il convient d’abord de rappeler que le tango est une danse sensuelle, une sorte de prélude à l’amour. Or, l’homme de Neanderthal, mû par un instinct de sauvegarde de l’espèce, choisissait sa partenaire en fonction de sa capacité à lui assurer une descendance.

Les travaux que j’ai menés m’ont conduit à penser qu’il existe encore – et particulièrement dans le pourtour méditerrannéen – des descendants de ces Neanderthaliens, dont le cerveau reptilien redevient dominant en certaines circonstances. Un observateur éclairé peut d’ailleurs les reconnaître à certains traits physiques, tels que généralement un front bas, un regard fuyant et même parfois, quoique plus rarement, une démarche un peu simiesque.

– Vous voulez dire, professeur, que le « vieux tanguero » qui ignore les femmes de son âge, serait une sorte de Néanderthalien?

– Absolument. D’ailleurs, ces femmes, il ne les voit même pas. N’oublions pas que la ménopause est un phénomène relativement récent, ignoré aux temps préhistoriques. Il est donc logique que quelques rescapés de cette époque ne « reconnaissent » que les femmes en état de procréer.

– Il y a donc peu d’espoir pour des femmes ayant dépassé, disons, la cinquantaine, de se retrouver dans les bras d’un de ces brillants danseurs?

– Je crois vous avoir dit qu’il ne les voyait même pas. Pour lui, elles n’existent pas, tout simplement. Et si, par extraordinaire, l’une d’elle se retrouvait dans ses bras, elle serait déçue. La danse ne saurait être, dans ce cas, une danse d’amour…

Et là-dessus, Harris Tofman m’entraîne dans une valse que je ne suis pas prête d’oublier …

Reste un espoir pour les tangueras frustrées : les Néanderthaliens sont en voie de disparition dans les régions nordiques : allez donc danser à Lille, Amiens, voire à Amsterdam ou à Berlin et vous m’en direz des nouvelles.

Maud (Crest)

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