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Vie culturelle

Les jours et les nuits de Mariana B., La Salida, n°42

ImageEditeur : La Salida, n°42, février-mars 2005

Auteur : Mariana Bustelo

Les jours et les nuits de Mariana B.

Paris Buenos Aires. Un siècle de tango , De Nardo Zalko, Editions du Félin, 316 p., 19,90€

Après une première édition épuisé, Paris Buenos Aires. Un siècle de tango, de Nardo Zalko se trouve dans les librairies dans une nouvelle mouture corrigée. Elle n’a pas les images précieuses qui illustraient la précédente édition ; en revanche, elle offre une actualisation des événements plus récents (comme par exemple le tango et la crise argentine de 2001).

Il s’agit d’un livre sur l’histoire du tango racontée à la lumière de l’histoire de l’Argentine et de la France, dans un jeu de miroirs et de correspondances.

En se servant de références nombreuses, le livre relate l’aller retour du tango entre Paris et Buenos Aires, un fait structurant de l’évolution de ce produit culturel. C’est grâce à son acceptation à Paris au début du XX siècle que le tango a été accepté a Buenos Aires ; et c’est aussi grâce à Paris et à sa liberté de création que des artistes comme Astor Piazzolla ou plus récemment Gotan Project ont pu créér leurs musiques. Nardo Zalko, témoin privilégié car il habite Paris depuis 30 ans, et journaliste très documenté, propose les différentes théories qui circulent autour des origines du tango et de son arrivée en France sous une perspective novatrice.

Jerez Le Cam ensemble

Attirée par l’idée d’un bal avec orchestre, je suis allée le 19 décembre dernier à l’Ermitage où jouait le Jerez Le Cam ensemble. Une grande découverte, même si, à ma surprise, les artistes ne jouaient une musique destinée à la danse.

L’ensemble, installé à Nantes, joue des compositions de Gerardo Jerez Le Cam, dont certaines ont été réalisées pour les spectacles de Camilla Saraceni. Dans la musique de Jerez Le Cam le tango et le folklore du Río de la Plata acquièrent des nouvelles dimensions avec l’apport de plusieurs influences (musique savante, tzigane, jazz). Cela est possible grâce aux excellents musiciens qui forment l’ensemble et dont l’identité musicale est très diverse : Gerardo Jerez Le Cam (piano), Juanjo Mosalini (bandonéon), Jacob Maciuca (violon), Eric Chalan (contrebasse) et Sandra Rumolino (chant, musique invitée). Le long du concert le dialogue établi entre les instruments a captivé le public qui ne laissait quitter la scène aux musiciens : les applaudissements demandaient un nouveau bis à chaque fois. Un ensemble à ne pas rater.

Nouveau label « Mañana »

La présentation du nouveau label « Mañana » (demain) le 13 décembre 2004 au théâtre l’Européen a été un grand événement. Parce que le lancement d’un label dédié au tango et aux autres rythmes folkloriques argentins présage beaucoup de bons et de nouveau. Et parce que c’était un triple concert très réussi.

Gerardo Di Giusto et la Camerata Ambigua ont tout d’abord présenté le disque La Cambiada. Avec un style sobre et éclectique à la fois ils ont joué des rythmes folkloriques argentins (chacarera, zamba, milonga) rénovés par l’influence du jazz. Ensuite c’était le tour des rythmes d’origine africaine (murga, candombe) avec comme artisite invité un Juan Carlos Cáceres aux multiples facettes, dont le disque sortira en mars 2005. Enfin nous pûmes apprécier les tangos et les milongas de Daniel Melingo, venu de Buenos Aires pour le concert de présentation de son disque Santa Milonga.

La soirée, qui avait commencé comme un concert où la musique était en vedette, s’est tranformée en spectacle avec la performance de Melingo. Le public a été surpris par le musicien qui montait et descendait de la scène, chantait en jouant des personnages divers, et se déchaussait. La surprise a aussi attrapé à Di Giusto et Cáceres qui ont été invités à la scène de manière impromtue. Un peu timidement au début, tous les deux se sont joints à l’orchestre pour créer un moment inoubliable d’improvisation musical avec Di Giusto au piano et Caceres au trombone. Un merveilleux début pour un label qui, comme son nom l’indique, édite aujourd’hui la musique de demain.

Mariana Bustelo

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