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Musique et musiciens d'hier

Biographie de Francisco Canaro

canaro1 Editeur : La Salida, n°41, décembre 2004-janvier 2005

Auteur : Oscar Himschoot

Biographie de Francisco Canaro

Francisco Canaro naquit dans une famille très modeste le 28 novembre 1888 à San Josè de Mayo, en Uruguay. Son enfance fut marquée par une grande pauvreté, mais son penchant pour la musique fut plus fort que les vicissitudes de la vie. Très jeune, il commença à se produire, d’abord dans quelques manifestations sans importance. Puis il débuta dès 1906, avec un trio violon-flûte-guitare, à Ranchos, dans la province de Buenos Aires, poursuivant ensuite ensuite sa tournée dans différents bourgs de la province. Dès 1908, on le voit jouer dans le quartier de La Boca, avec un trio formé de lui-même au violon, Samuel Castriota au piano et Vicente Loduca au bandoneòn. A partir de ce moment, se dédiant complètement à la musique, il commence une trajectoire d’interprète, directeur d’orchestre, puis entrepreneur cinématographique et théâtral. Il fut également compositeur d’innombrables thèmes, dont le premier, le tango « La barra fuerte », date de 1908. Il écrivit notamment "Sentimiento gaucho", "Nueve puntos", "La tablada", "Pinta brava","El chamuyo", "Mano brava", "El internado", "El tigre Millàn, "Madreselva", "Adiòs pampa mia", "La ùltima copa", "Se dice de mi", entre tant d’autres oeuvres.

Au cours de son immense carrière, il enregistra 3734 thèmes (chiffre qu’aucun autre interprète de tango n’a dépassé) dans diverses maisons de disques : "Columbia", "Era", "Atlanta", "Nacional Odeòn" et "Victor". Son orchestre fut l’un des premiers à animer les soirées de la haute société portègne, quand le tango commença à être autorisé dans les salons. Il fut également l’un des préférés des plus somptueux cabarets portègnes : le "Royal", le "Pigall", "Tabaris", "Montmartre" et ‘"Armenonville".

En mars 1925, Canaro entreprit son premier voyage à Paris, suivant ainsi le chemin ouvert par Manuel Pizarro en 1918, et qu’imiteront plus tard D`Ambrogio "Bachicha", Mario Melfi, Eduardo Bianco et Celestino Ferrer entre beaucoup d’autres. Il forma un orchestre avec Carlos Marcucci et Juan Canaro aux bandonéons, Agesislao Ferrazano et Francisco Canaro aux violons, Fioravanti Di Cicco au piano, Rafael Canaro à la contrebasse, Romualdo Lomoro à la batterie, et avec la chanteuse Xxx Asprela. La première représentation eut lieu le 23 avril 1925 au dancing « Florida » sur l’avenue de Clichy, dans le foyer du théâtre Apollo.

Canaro voyagea ensuite a New York et revint à Paris, puis de là en Espagne. Il parcourut plus tard différents pays d’Europe et d’Amérique, et se rendit même au Japon en 1960.

Dans son orchestre défilèrent de grands chanteurs et chanteuses : Roberto Diaz, Charlo, Agustìn Irusta, Roberto Ray, Ernesto Famà, Roberto Maida, Francisco Amor, Carlos Dante, Olinda Bozan, Libertad Lamarque, Isabel de Grana, Linda Thelma, Maria Esther Gamas, Chola Luna, Ada Falcòn. Ses formations intégrèrent également des musiciens de talent, comme les pianistes Luis Riccardi et Oscar Sabino (dont il se souvint toujours avec beaucoup d’affection), les violinistes Octavio Scaglione, Antonio D`Alessandro, Armando Angeletti, Josè Sarmiento, le contrebassiste Josè Martinez, entre tant d’autres artistes exceptionnels.

Le 17 juin 1932, Canaro fit sa première incursion au théâtre avec la comédie musicale "La muchachada del centro", qui inaugura une large série de succès : "La canciòn de los barrios", en 1934, "Rascacielos" en 1935 etc. Il s’intéressa également au cinéma, s’associant avec Josè Vazquez Vigo et Eduardo Morera pour produire une série de courts métrages intégrant des interventions de Carlos Gardel. Il forma ensuite une nouvelle société avec Don Jaime Yankelevich et Juan Cossio pour produire des longs métrages : il commencèrent avec "Idolos de la radio", suivie par "Por buen camino", "Ya tiene comisario el pueblo" et "La muchachada del circo".

Canaro s’impliqua également dans l’activité syndicale. Il fonda, entre autres associations musicales, le "Cercle des auteurs et compositeurs de musique ». Différents auteurs lui dédièrent des tango : Josè Martinez en 1915 avec "Canaro"; les frères Scarpino et Juan Caldarella en 1925 avec "Canaro en Paris"; Josè Perez Roselli en 1928, avec "Canaro en Còrdoba" et Josè Luis Padula en 1932 avec "Pirincho". En 1958, il publia son livre de mémoires "Mes noces d’or avec le tango ». Canaro mourut à Buenos Aires le 14 décembre 1964.

Oscar Himschoot

Pour en savoir plus sur Francisco Canaro : /2006/04/25/le-musicien-francisco-canaro/

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