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Arts visuels et arts vivants

Le Buenos Aires du photographe Michel Marcu

ImageEditeur : La Salida, n°31, décembre 2002-janvier 2003

Auteur : Michel Marcu

Le Buenos Aires de Michel Marcu

Ingénieur de formation, né en 1949, Michel Marcu se consacre entièrement depuis quelques années à sa passion de jeunesse, la photographie. Mais laissons-le lui même évoquer son parcours personnel :

« Après un long détour, je suis revenu à mon point de départ : la photographie. Il y a déjà presque quarante ans que j’ai suivi mon premier cours, pour apprendre les rudiments de la technique photographique. C’était en 1964, j’avais alors quatorze ans. Puis j’ai acheté un appareil et je me suis lancé. Mon premier grand travail, en 1967, fut un reportage photographique à l’occasion d’un voyage en auto-stop depuis la Terre de Feu jusqu’en Colombie. Un ou deux ans après, j’ai monté mon premier labo en noir et blanc. Après, ce furent les études d’ingénieur, le travail, les responsabilités d’un famille. Mais la photo était toujours là, comme si elle attendait. J’accumulais les négatifs et des diapos itives, parfois des tirages en noir et blanc, des dizaines de milliers d’images que je ne montrais que rarement. Cela a duré près de 25 ans.

Puis il y a eu l’oubli. Je me demandais à quoi bon faire de la photo. Cela me dérangeait comme une épine sous le pied, ça faisait mal. Un jour, je décidais d’en finir : je mis en vente tous mes appareils, je m’en suis défait en croyant ensevelir de cette façon une passion qui me perturbait. Mais la réaction ne s’est pas fait attendre. Je commençais à sentir la nécessité de saisir des images. Je dus racheter un appareil et me lançais à corps perdu dans la photo. Cela se passait vers 1996.

J’ai pris l’habitude de toujours emporter un appareil à l’occasion de mes tournées d’ingénieur. Le soir, le faisais de la photographie de théâtre. Mais je ne montrais pas ces photos. Un jour j’ai décidé de me présenter à un concours de photos à l’Alliance Française de Buenos Aires, en Août 2000, lors du Festival international de la lumière.

Je ne m’attendais pas aux résultats : exposition à l’Alliance Française, au Centre Culturel Recoleta, à l’université du Salvador…Du jour au lendemain, je fus invité à participer aux meilleures manifestations. J’eus alors la sensation que je n’avais pas perdu mon temps : ces quelques vingt cinq années de travail souterrain semblaient avoir laissé des traces. C’est à ce moment-là que j’ai senti que je ne pouvais plus me soustraire à l’attrait de la photographie. Je fermai mon bureau et baissai les stores sur mon passé d’ingénieur.

A présent, je suis à plein dans le métier : portraits, books d’artistes, acteurs, objets d’art, photo d’auteur et enseignement. J’ai pris un très long détour, mais, sans rien regretter, j’ai bouclé le cercle et je reviens à mon point de départ ».

Michel Marcu

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