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Discographie,La Salida n°29 : le tango et la France

ImageEditeur : La Salida n°29, Juin-Septembre 2002

Auteur : Philippe Stainvurcel

Discographie : découvertes et rédécouvertes parisiennes

Bachicha, Pizarro, Canaro, Demare : la maison « Frémaux et associés » nous propose une compilation représentative des orchestres qui ont animé les nuits parisiennes de l’entre-deux-guerres. Nous pouvons également y entendre un mystérieux « tango brésilien » enregistré en 1908 au restaurant » Le rat mort », rue Pigalle qui n’est autre qu’El choclo. Le tango à Paris, 1907-1941, Frémaux et associés, FA012, année 1994.

La collection  » Harlequin » nous livre aussi des tangos de la même époque. On y entend en français « la mélodie de notre adieu » interprétée par Rafael Canaro, le frère de Francisco, en 1936. Buenos-Aires to Paris, Argentine tango performers in France 1924-1938, Harlequin, H.Q.CD.99, année 1997.

D’André Claveau à Lucienne Delyle, un choix représentatif de la mode du tango en France entre les deux guerres. On y entend Carlos Gardel chanter en français « Parlez-moi d’amour » en 1933. Jean Sablon disait douter de ses origines françaises tant il a eu de difficultés à lui apprendre ce tango en phonétique. Les plus beaux tangos du monde M.M, distribué par Virgin 7243 8 39729 20, année 1994.

En 1988, Horacio Salgan et Ubaldo de Lio enregistrent leur passage aux  » Trottoirs de Buenos-Aires » à Paris. Le phrasé du piano de Salgan nous touche le coeur. Horacio Salgan et Ubaldo Lio enregistrés aux Trottoirs de Buenos-Aires en 1988

Signalons l’excellente compilation du guitariste Oscar Aleman dont la carrière est aussi passée par Paris. Nous y entendons une Cumparsita à la guitare hawaienne enregistrée en 1928. On retrouve également le talentueux violoniste Elvino Vardaro avec qui Aleman interprèta « Pagina gris » en 1929. Oscar Aleman, Buenos-Aires-Paris, 1928-1943, les racines sud-américaines du jazz, Frémaux et associés, FA020, année 1994.

Juan Carlos Carrasco « H » fut directeur musical des Trottoirs de Buenos-Aires. Il poursuit une riche carrière en France avec son quartet qui vient de publier un nouvel album. Nous pouvons y entendre notamment les propres compositions de Carrasco : de touchants hommages à Piazzolla, Troilo et de Caro dans une constante recherche musical. Ecouter notamment « Elégia » à la mémoire de Piazzolla. Carrasco « H » quartet, « A don Astor , tangos et milongas, LFM 10902, distribution : La follia madrigal.

Susana Rinaldi, grand argentine de Paris, nous propose  » Vie et folie » : un entrelac existentiel que sa voix exprime à merveille. Elle y interprète des grands classiques tel que « Naranjo en flor », mais aussi des compositions personnelles comme » Companeros del alma ». Sa voix monte doucement vers notre coeur. « Vida y pazzia », Susana Rinaldi, Fortin production, EF 02 119, distribué par Mélodie. année 2002

Le disque du mois est sans conteste l’album du « Gustavo Gancedo tango septeto ». Une belle homogénéïté d’interprétation pour des compositions très diverses, allant de la rare valse de Ciriaco Ortiz, « Bonita » au petit bijou valsé de Gustavo Gancedo, »Despertar en Merlo », en passant par une nouvelle version, subtile et puissante de « los amigos » de A.Pontier. Un orchestre de qualité aussi bien pour le concert que pour le bal. Gustavo Gancedo tango septeto,  » Tango para Ustedes », l’empreinte digitale ED 13141, année 2002.

Un petit clin d’oeil « exotique » avec le dernier album de Louis Winsberg. Quel meilleur compagnonnage pour la tango que le flamenco dont les origines se perdent aussi sur les chemins du voyage. La guitare de Louis Winsberg remplit l’espace de ses cercles incandescents. « The flamenco, a jewel able to rip our dreams ». »Jaleo », Louis Winsberg, Universal 016 415 2, année 2001

Un retour aux sources enfin Les interprétations d’Osvaldo Pugliese de 1949 marquent, à notre avis, une date décisive dans le développement de son amplitude orchestrale, même si son style caractéristique est déjà présent dès « Recuerdo » en 1925. La puissante voix de Jorge Vidal s’exprime dans « Porque canto el tango ». Osvaldo Pugliese y su orquesta tipica, 1949, canta Jorge Vidal, collection « El bandoneon » E.B.C.D 05, distribué par Mélodie.

Pour en savoir plus sur la France et le tango : /2004/12/10/la-salida-n-29-le-tango-et-la-france/

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